Désignation du candidat G4 pour la consultation 2011 : Adrien Houngbédji, un choix inquiétant pour 2011 ?

Dans un calcul politicien récent, un de nos anciens hommes d'Etat en l'occurrence Jean Roger Ahoyo, à la recherche de l'oiseau rare ou du candidat consensuel pouvant battre Boni Yayi en 2011, plaide pour Me Adrien Houngbédji. Dans son argumentaire, l'ancien ministre avance l'âge (69 ans) du leader du Prd qui l'autorise à faire juste un mandat de 5 ans s'il est élu. Un peu comme s'il était en campagne pour lui, l'ancien député, pour tenter de convaincre l'opinion, estime que le leader des Tchoco-Tchoco profitera de cette aubaine pour bien travailler. Or, si on fait fi des erreurs de ce dernier au cours de sa carrière politique, erreurs qui le mettent en mauvaise posture avec les populations, il faut dire incontestablement, que c'est cette ultime cartouche qui joue justement contre lui. Personne n'a envie de se trouver à la place de ce monsieur qui visiblement est très mal barré dans cette course au pouvoir en 2011. Car, un peu comme la fable de Lafontaine où le lièvre en compétition avec la tortue s'est réveillé trop tard pour rattraper son challenger, Adrien Houngbédji ne va pas réinventer l'histoire. On ne laisse pas passer tant d'occasions pour chercher à se rattraper si facilement au dernier moment. Même si on essaie de présenter des cas d'école qui se sont avérés dans certains pays, ce cas-ci à de minimes chances de marcher. Pour la simple raison que chaque candidat, le moment venu, ira devant les électeurs avec un bilan ou tout simplement avec ce qu'il a pu réaliser pour ce pays et ce qu'il promet de faire ou de corriger dans le pays. A ce jeu, tout le monde convient que le leader du Prd n'aura aucune réalisation à présenter si ce ne sont les failles du pouvoir de Boni Yayi qu'il exploite de manière machiavélique. Des arguties qui vont certainement lui servir de thèmes de campagne lors dudit scrutin. Et supposons, après avoir jeté toutes Ses forces dans ce dernier Round, qu'il arrive malgré tout à réussir, que peut-il apporter de concret aux béninois en si peu de temps? Ne sera-t-il pas tenté par l'envie obsessionnelle de vouloir tout bien faire qu'il ratera tout à la fin? Le temps de s'installer lui, son équipe et ses sympathisants, de chercher à contrôler l'administration et toutes les sphères de l'économie et de satisfaire les intérêts convergents et divergents, que pourra-t-il faire et quel contrôle exercera-t-il sur les béninois? Le risque est grand, si l'on n'y prend garde, que le Bénin coule lamentablement comme le Titanic. Inutile d'évoquer l'alternance qui a ramené le général Mathieu Kérékou au pouvoir en 96 à la suite de Nicéphore S0gl0 dont le seul mandat de 5 ans lui a permis de redresser .économiquement le Bénin mais qui s'est laissé voler sa victoire. La comparaison, dans le fond, est pertinente dans la mesure où les 10 ans du général ont finalement débouché sur un chaos économique. Mais dans la forme, ce n'est pas évident en cc sens que Mathieu Kérékou et ses collaborateurs ont l'expérience du pouvoir et constituent une soupape de sécurité qui permettait aux populations en son temps d'avoir la crainte du pouvoir. Ce qui ne sera pas le cas si le candidat du Prd arrivait à réussir le miracle d'être élu en 2011. L'on dira que le pouvoir est une continuité; mais il est fort à parier qu'il aura trop de mal à gouverner ce pays à moins de faire mieux que le pouvoir actuel qui a imprimé un style de gouvernance et une méthode de gouvernance qu'il n'est pas donné au premier venu de suivre ou de réaliser.