Rachidi Gbadamassi à propos de la déclaration du président du Prd : «Le Me Houngbédji est dans une stratégie de manipulation de l'opinion publique»

Publié le par Le Meilleur


24 heures seulement ont suffit à l'honorable Rachidi Gbadamassi de répliquer à Me Adrien Houngbédji qui, à travers une déclaration faite mercredi dernier dans sa bibliothèque attaquait le chef de l'Etat. Dans sa réplique, l'honorable Rachidi Gbadamassi rappelle à l'Avocat Adrien Houngbédji des cours de Droit et dénonce la stratégie de manipulation de l'opinion publique que développe ce dernier dans les perspectives des élections présidentielles de 2011. Seulement pour Gbadamassi, Boni Yayi peut recevoir de leçons de bonne gestion de tous sauf Adrien Houngbédji qui n'a fait que démissionner à plusieurs postes de responsabilités dès que le peuple lui fait confiance. Lire l'intégralité de la déclaration de Gbadamassi.

Chers journalistes ;

Dans le cadre de la célébration du 49ème anniversaire de l'accession de notre pays à la souveraineté internationale, le Chef de l'Etat a adressé un discours à la nation pour se conformer à la tradition. Par la même occasion, il a accordé un entretien à la presse. Cet acte patriotique posé par le Chef de l'Etat donne lieu à toutes formes de réactions, de critiques et d'attaques de la part des opposants et précisément de la part du prétendu leader de l'opposition informelle. Je m'en réjouis énormément car dans la forme, l'opposition commence par jouer son rôle, celui qui consiste à animer la vie politique en offrant une autre vue et appréciation des actions de la majorité présidentielle. Le vœu du Chef de l'Etat est de voir ses actions critiquées par une réelle opposition animée d'une bonne foi. Elle doit être une opposition qui critique et qui propose des solutions alternatives pour l'avancée du pays.

Dans le fond, je reste sur ma soif d'autant plus que les différentes analyses avancées ne correspondent pas à la réalité des faits. J'ai lu une sorte de volonté de diaboliser son adversaire pour se faire passer pour un ange. Je m'emploierai à le montrer tout au fang de cette conférence de presse.

Avant tout propos, permettez-moi de citer Marie CURIE qui conçoit: « Dans la vie, rien n'est à craindre, tout est à comprendre » ! Nous oublions souvent que la fonction présidentielle est une fonction hautement sacrée. Il n'est pas facile de diriger un peuple et de présider à sa destinée. Les grands hommes qui doivent occuper cette fonction doivent faire preuve d'un minimum de vertus et de qualités supérieures. Le maître-mot qui doit guider un homme d'Etat digne de ce nom est le sens de responsabilité élevée.

Lorsqu'on parle de mea-culpa de la part du Chef de l'Etat, on oublie que seules les âmes qui abritent l'humilité en elles et pratiquent la sincérité comme vertu sont capables de reconnaître leurs erreurs et d'en demander pardon. " L'erreur est humaine, y persévérer est déraisonnable n. Quoi de plus louable que d'assumer ses erreurs afin de mieux avancer. Seul Dieu, dans sa perfection, ne commet jamais d'erreur. L'homme est imparfait et il se trompera toujours tant qu'il est actif.

Au sujet de la modernisation de l'agriculture, il faut mentionner que depuis 1960, c'est pour la première fois que nous passons de la simple pensée à la réalité concrète. Depuis 49 ans avec une douzaine de présidents, c'est maintenant que nous parlons de modernisation de l'agriculture. Reconnaissons tout de même un minimum de mérite à celui qui en a eu la dextérité et le courage de sa mise en œuvre. Aucune œuvre n'est parfaite au démarrage. Il faut démarrer pour pouvoir corriger et le Docteur Boni YAYI a bien fait de démarrer. Il ne sert à rien de faire un procès à celui qui s'est battu des pieds et des mains pour que l'agriculture connaisse un début de modernisation dans notre pays.

Pour ce qui est de politique énergétique, la logique reste la même. En trois ans et demi, nous avons pu payer une grande partie de nos dettes auprès de nos fournisseurs. Le gouvernement a pu accroître le taux de fourniture d'énergie électrique car il ne faut pas oublier que la demande est de plus en plus croissante. La construction des barrages, la dotation de turbine à gaz et la recherche d'autres sources d'énergie ne sont pas aussi aisées que cela. La belle preuve est que les différents présidents qui se sont succédés au sommet de l'Etat ne sont pas parvenus à faire grand' chose. On aurait pu les incriminer aussi au lieu de chercher à saboter celui qui a eu la sagacité d'esprit de négocier un partenariat en la matière que nous appelons prospérité partagée.

Au niveau de la politique administrative, nous trouvons que les attaques faites au Chef de l'Etat manquent de pertinence et de cohérence d'autant plus qu'aucune preuve n'est apportée s'agissant des nominations fantaisistes. On ne nous a pas fourni, ne serait-ce que quelques exemples, la liste de fonctionnaires de catégorie B commandant des cadres de catégorie A. De plus, on affirme qu'aujourd'hui, les béninois appartenant à une certaine obédience politique, religieuse et ethniques n'ont plus le droit de jouir des mêmes avantages que les autres. A chaque fois que quelqu'un est nommé, on ne considère ni sa compétence, ni son ancienneté, ni sa détermination au travail. Il nous faut être plus juste et plus 'objectifs en nous débarrassant de nos clichés qui nous précipitent toujours dans l'erreur et la subjectivité.

Par ailleurs, abordant le domaine de la santé, il faut être réaliste et voir les choses avec un esprit pratique et circonspect. Il est impossible de former suffisamment des médicaux et des paramédicaux avant de mettre en œuvre la gratuité des soins de santé aux enfants dont l'âge est compris entre  et 5 ans et la gratuité de la césarienne aux femmes concernées. Il faut 7 ans pour avoir un médecin généraliste et 11 à 12 ans pour avoir un médecin spécialiste.

Dans tous les pays de la planète, le déficit en personnel médical s'observe toujours car on ne devient pas médecin comme l'on peut devenir vendeur de café. Ne pas reconnaître cela serait une preuve de myopie intellectuelle. Dans un pays où nous avons à peine un médecin pour 10 000 habitants, on ne peut pas attendre d'avoir des millions de pédiatres et de gynécologues pour penser à mettre en œuvre des mesures sociales relevant du secteur sanitaire. Le Chef de l'Etat a démarré une action sociale qui doit s'améliorer dans le temps. La question de la gratuité de certains services sanitaires n'est plus un mythe dans certains pays très proches de nous. Ce qui est possible ailleurs peut l'être chez nous aussi. Et c'est à cela que le Chef de l'Etat travaille tous les jours.

En matière de lutte contre la corruption les fameux audits dont on parle aujourd'hui sont une volonté du Chef de l'Etat. La marche qu'il a organisée à cet effet est une preuve manifeste de sa volonté d'endiguer ce fléau dont les dégâts sont immesurables. Aujourd'hui, ce qui est mieux qu'hier c'est que l'on ose sortir les dossiers au grand jour. On refuse de couvrir des amis et des proches corrompus. Il n’y a plus deux poids deux mesures. La volonté de sévir est manifeste et il faut encourager cela.

Dans le dossier CEN-SAD, tout jugement fermé du Chef de l'Etat à l'étape actuelle des faits me paraît précipité. Ceci dans la mesure où ce dernier n'a pas encore dit son dernier mot. C'est UM dossier à rebondissements qui devrait surtout conduire les hommes de droit qui aspirent à la magistrature suprême à savoir raison garder pour juger la fin plutôt que le début. L'esprit sage ne se précipite pas, il ne s'emballe pas. Il attend, observe, apprécie et évalue,

Mesdames et Messieurs,

Maître Adrien HQUNGBEPJI est allé loin et trop loin en affirmant sans ambages et sans fondement juridique aucune: « …le Chef de l'Etat est complice et coupable, … »,

En effet, les notions de complicité et de culpabilité ont été violées, Affirmer que le Chef de l'Etat est complice et coupable dénote d'une aberration juridique.

La culpabilité ne peut être établie que par le juge après avoir écouté l'auteur présumé d'une infraction. Dans le cas d'espèce, le Chef de l'Etat lui-même a diligente une enquête pour situer les responsabilités sur le dossier CEN-SAD. Au cours de son entretien télévisé en tant que Chef de l'Etat, il a dit humblement à son peuple qu'il est responsable mais pas coupable. Cela ne doit pas être interprété qu'il soit personnellement complice et coupable comme le dit maître Adrien HOUNGBEDJI ; attaché, me semble-t-il, aux valeurs démocratiques. La politique ne doit pas nous amener à méconnaître un principe fondamental de notre constitution qui stipule les conditions dans lesquelles la culpabilité pourrait être établie.

A travers cet entretien accordé dans sa bibliothèque garnie d'encyclopédies certainement juridiques, il remet complètement en cause le principe chèrement acquise de la présomption d'innocence.

Je tiens à informer toutes les béninoises et tous les béninois que Maître Adrien HOUNGBEDJI et ses acolytes sont dans une stratégie de manipulation de l'opinion publique, croyant pouvoir ainsi préparer psychologiquement les responsables judiciaires à une éventuelle culpabilité du Président de la République. Les juges ne sont pas dupes et cette machination ne saurait prospérer.

Il est mutile pour Maître Adrien HOUNGBEDJI de chercher des poux sur une tête rasée. Pour accéder au pouvoir, tous les moyens ne sont pas indiqués et la démocratie, pouvoir du peuple par le peuple, ne peut être acquise par des moyens mensongers.

Maître Adrien HOUNGBEDJI, par ses propos, vient de violer notre constitution et fait preuve de précipitation, défaut qu'il a toujours reproché au Chef de l'Etat. En définitive, il est lui-même le prototype de la précipitation.

La critique est aisée mais l'art est difficile. S'il était plus facile de diriger, les gens n'allaient pas s'habituer à la culture de la démission surtout à un niveau inférieur d'exercice du pouvoir d'Etat.

Un homme d'Etat qui aspire à la magistrature suprême ne peut pas traiter un Chef d'Etat de président fantôme. Il y a des propos que l'on ne peut plus tenir quand on est à un niveau donné de responsabilité. Ces gens-là nous amènent à douter de leur capacité de leader politique et de leur aptitude à dissocier leur sentiment personnel des aspirations de leur peuple. Ce n'est pas la meilleure façon de parvenir au pouvoir et ils feraient mieux de changer de fusil d'épaule.

Hormis tous les faits que nous avons considérés jusqu'ici, il y a un aspect important qu'il importe d'exhumer. Qui sont ceux qui parlent de lutte contre la corruption aujourd'hui? Les vautours de l'opposition informelle, tous autant qu'ils sont, ont eu à gérer ce pays et nous savons de quoi ils ont été capables.

En considérant la SONAPRA, la Centrale d'Achat des Intrants a été privatisée en 1999. Ladite centrale marchait très bien et comme preuve, sa rentabilité était estimée à près de 40.000.000.000 FCFA par an. Malgré cette belle performance, la centrale a été vendue dans le dos du Général Mathieu KEREKOU pendant que ce dernier était en voyage. Le décret n» 99-537 du 17 novembre 1999 portant transfert au secteur privé de la responsabilité de l'organisation des consultations pour l'approvisionnement en intrants agricoles a été signé et contresigné par un ancien ministre d'Etat et Chef de l'Etat par intérim qui se réfugie aujourd'hui au parlement. A également signé et contresigné un ancien ministre dey finances qui, aujourd'hui, aspire à la Magistrature Suprême.

Mesdames et Messieurs, la commission ad' hoc créée par le décret n02005-

081 du 1 er mars 2005 chargée de vérifier les conditions d'acquisition et d'utilisation du crédit relais de 20 000 000 000 a produit son rapport attestant de l'inopportunité de recourir à un crédit garanti par l'Etat puisque la société disposait dans ses magasins de stocks suffisants dont la vente permettrait de dénouer la crise en anticipation d'une avance sur ses stocks. Par conséquent, ledit rapport a d'emblée, épingle nos présumés gendarmes justiciers de lutte contre la corruption qui sont aujourd'hui tous à l'Assemblée Nationale et membres de l'opposition informelle relevant des G et F.

Par ailleurs, la convention de gestion de crédit de la SONAPRA fixée par le décret n° 0897-04 du 20 mai 2005 atteste clairement que certains députés, qui aujourd'hui, se réfugient au parlement et portant l'amure de j'immunité parlementaire doivent d'énormes milliards à la SONAPRA. Nous les connaissons bien et en temps opportun, ils seront cités nommément. Ce sont eux les rois dénudés dont les têtes sont plus pourries que la tête de poisson dont ils parlaient. On connaît très bien les leaders actuels de l'opposition informelle et des députés qui en son temps se partageaient 100 000 000 F CFA issus des fonds de l'escorte toutes les semaines.

Mesdames et Messieurs, l'avènement du président Boni YAYI au pouvoir a annoncé la révolution des mœurs. Le peuple a cru en lui et pour rien au monde, il ne doit le décevoir. C'est pour cette raison que nous lui demandons de faire rendre gorge à tous ceux qui ont pillé l'économie nationale et qui continuent par se pavaner. Il est temps d'arrêter la saignée en mettant chacun face à ses responsabilités.

Pour qui connaît l'histoire et qui n'est donc pas amnésique, il est important de se souvenir de ce que les mêmes qui hier ont fait partir l'ancien président Nicéphore SOGLO sont encore actifs de nos jours pour jouer le même coup au président Boni YAYI. Pour devoir de mémoire, nous évoquons l'affaire ABOKI en exemple.

Le changement n'est pas une panacée, encore moins une magie. Il n'y a pas de formule incantatoire à prononcer pour changer la destinée d'un peuple qui ploie sous le fardeau de la misère et de la paupérisation. Il n'y aura de changement véritable que lorsque les cœurs et les têtes, à l'unisson, aspireront aux mêmes désirs et formuleront de façon sincère les mêmes vœux. Il n'y aura de changement que de la synergie commune produite par toutes les composantes de notre société. Le peuple béninois est, de tout temps, resté uni et en harmonie avec les forces du Bien. Il importe pour nous tous du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest et au Centre de nous mettre résolument ensemble pour construire ce pays qui est le seul que nous avons en commun.

Tout en espérant que la raison habitera les cœurs, que le feu du patriotisme ne cessera guère de brûler en nous et que l'amour remplira tout notre être, je demande à tous les enfants du Bénin de veiller comme la sentinelle.

Vive l'Unité Nationale!

Vive la République et

par dessus tout, le Bénin!

Je vous remercie!

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